Cinq sens...
Toucher. Glisser lentement la main, puis chaque doigt un par un, le long du tissu si doux. Inlassablement. Glisser dans le sommeil. Sentir, laisser entrer, presque sans y penser, arômes délicieux et parfums oubliés. Et voyager dans le passé. Tendre l’oreille au murmure de l’eau, à la respiration de l’enfant qui dort, parfois suspendue, aux suites de notes si logiques de Bach. Se laisser envelopper.
Regarder le monde au travers du filtre de la myopie, parfois plisser le front pour mieux distinguer l’horizon. Compter les brins d’herbe et les gouttes de pluie, fermer un œil, puis l’autre, pour recadrer la vie. Goûter un plat aimé ou détesté, le brouillard du petit matin, la feuille cueillie et mâchonnée, le thé familier. Tester jusqu’à l’extrême frontière du danger. Tant d’ouvertures sur le monde, et si peu de temps.